Joujouka, le club des soufis stones
Enquête
Par DAVID BORNSTEIN
World. Ce petit bled perdu dans le Rif marocain a abrité son troisième festival de musique soufie, qui s’est achevé hier. Entre transe panique, kif et mythologie hippie.
Trois jours et trois nuits en plein Rif marocain : depuis vendredi et jusqu’à dimanche, les maîtres musiciens soufis ont joué chez eux, entourés de leurs familles, dans le bled sans doute le plus réputé du Maroc. Joujouka est minuscule, perché sur une hauteur qui domine un lac ; des montagnes et d’immenses vallées vert fluo.
http://www.liberation.fr/culture/0101639892-joujouka-le-club-des-soufis-stones
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Rif et rock’n’roll
Découvert dans les années 50, Joujouka voit par la suite défiler les plus grands noms.
Le peintre Brion Gysin, les écrivains William Burroughs et Paul Bowles rencontrent les musiciens de Joujouka dès les années 50 alors qu’ils vivent à Tanger. C’est Mohamed Hamri, l’un des plus célèbres peintres marocains, qui leur fait découvrir son village natal.
Dans les années 70, les hippies défilent. Brian Jones, premier guitariste des Rolling Stones, est aussi le premier à tripper à Joujouka. Dès 1968, il débarque dans le Rif avec son ingénieur du son. Mélangeant les cassettes, ajoutant des effets sonores de répétition et d’échos - une nouveauté à l’époque -, il produira l’album Pipes of Pan at Joujouka. Mystique, Jones aurait vécu cette musique comme une «incantation à des êtres venus d’ailleurs». Il meurt tragiquement en 1969 et, désormais, ce sont les soufis qui lui rendent hommage. Pour lui, ils ont même créé une chanson en anglais. Les paroles sont brèves, mais efficaces : «Ha ! Brian Jones, very stone !» («Ah, Brian Jones, qu’est-ce qu’il était défoncé !»). Mike Jagger se rend au village des années plus tard, avec Keith Richards, et utilise la transe soufie dans l’album Steel Wheels, en 1989. Quant à Ornette Coleman, saxophoniste free jazz, il débarque au village en 1973 et enregistre Dancing in Your Head. Dans les années 80 et 90, les soufis volent de leurs propres ailes et tournent dans le monde entier.
Mais comme dans tout groupe de rock qui se respecte, ils se disputent et se séparent. Désormais, Bachir Attar vit à New York, enregistre et tourne en solo. Les musiciens restés au village réalisent les albums Black Eyes et Boujeloud. Ils créént le «festival Brian Jones» avec l’aide du producteur irlandais Frank Rynne.
Dans les années 70, les hippies défilent. Brian Jones, premier guitariste des Rolling Stones, est aussi le premier à tripper à Joujouka. Dès 1968, il débarque dans le Rif avec son ingénieur du son. Mélangeant les cassettes, ajoutant des effets sonores de répétition et d’échos - une nouveauté à l’époque -, il produira l’album Pipes of Pan at Joujouka. Mystique, Jones aurait vécu cette musique comme une «incantation à des êtres venus d’ailleurs». Il meurt tragiquement en 1969 et, désormais, ce sont les soufis qui lui rendent hommage. Pour lui, ils ont même créé une chanson en anglais. Les paroles sont brèves, mais efficaces : «Ha ! Brian Jones, very stone !» («Ah, Brian Jones, qu’est-ce qu’il était défoncé !»). Mike Jagger se rend au village des années plus tard, avec Keith Richards, et utilise la transe soufie dans l’album Steel Wheels, en 1989. Quant à Ornette Coleman, saxophoniste free jazz, il débarque au village en 1973 et enregistre Dancing in Your Head. Dans les années 80 et 90, les soufis volent de leurs propres ailes et tournent dans le monde entier.
Mais comme dans tout groupe de rock qui se respecte, ils se disputent et se séparent. Désormais, Bachir Attar vit à New York, enregistre et tourne en solo. Les musiciens restés au village réalisent les albums Black Eyes et Boujeloud. Ils créént le «festival Brian Jones» avec l’aide du producteur irlandais Frank Rynne.
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